Résultat du premier tour des élections législatives 10 juin 2012

Alors que l’UMP et le PS ont enregistré sensiblement le même score, avec environ 34 % des suffrages, Brice Hortefeux a estimé ce matin sur RTL que la victoire n’était « pas impossible ».

Législatives : « On nous avait annoncé une vague et nous avons une vaguelette »


La mobilisation de gauche est-elle si forte ? Pas évident. Alors que l’abstention est au plus haut, que Bayrou et Mélenchon, soutiens d’Hollande à la présidentielle, sont battus, la droite se tient prête à se recomposer. Pour notre contributeur, les socialistes doivent se méfier de ce qui est présenté comme une « large victoire ».

 

Le record d’abstention de 42,77% indique une absence totale d’enthousiasme La droite n’a pas été balayée. La gauche des notables a mal interprété la victoire de Hollande. Il ne s’agit en aucun cas d’un élan populaire vers des lendemains qui chantent. Mais d’un rejet de Sarkozy sur une trajectoire extrême de droite.

 

Ceux qui ont fait la différence, les électeurs du Front de gauche, toujours stimulés par les appels à l’antifascisme, n’ont pourtant pas adhéré au programme minimal de François Hollande. Et ceux du MoDem ont permis que la victoire de Hollande ne soit pas obtenue à 50,2%.

Or, il semble bien que ces alliés du PS aux présidentielles ont plutôt choisi de rester en partie chez eux. Même chose pour les électeurs de droite, satisfaits de voir partir Sarkozy pour des raisons de style. Le groupe des pro-Hollande s’est désagrégé en nombre.

 

Mélenchon et Bayrou défaits : deux soutiens de Hollande battus Après deux votes à la présidentielle et un autre au premier tour des législatives, il semble que la mobilisation de gauche soit clairement épuisée.

 

De plus, les deux personnes qui ont fait basculer le vote militant du Front de gauche et le vote hésitant du MoDem, Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou, ont été éliminées ou le seront probablement. Or, sur deux registres bien différents, ils ont animé avec vigueur une réelle opposition à l’UMP et à Sarkozy, en démontrant un courage certain. Si Mélenchon se résout à appeler tristement à voter pour le candidat député du PS qui incarne tous les problèmes internes à ce parti, il est loin d’être sûr que sa base suivra. Avec Hollande à la présidence, elle estimera avoir fait ce qu’il fallait.

 

Par contre, le peu enviable sort de Bayrou va ramener tout l’électorat du Modem vers le centre qui va revenir vers la droite centriste défaite de l’UMP. Celle-ci, sans Sarkozy, adoptera une attitude plus conforme à la tradition gaulliste d’un Chirac avec Fillon et même Copé, unis pour ne pas voir leur parti se fractionner sous la pression colorée du bleu marine. Au cours des batailles locales qui vont être menées, il suffira aux dirigeants de l’UMP et du centre de montrer ce qui arrive aux alliés du PS jetés sur le bord du chemin.

 

La recomposition de la droite va se faire très vite


L’attentisme calculé du PS a de bonnes raisons d’exister : donner des moyens au changement. Certes. Mais ce changement ne se réduit pour le moment qu’à annuler des décisions marginales de Sarkozy. La droite s’en offusque et c’est de bonne guerre. Mais elle n’inquiète pas outre mesure : il n’y a pas de manifestations populaires de droite dans les rues de Paris.

 

Par contre, si le deuxième tour, comme c’est probable, redonne un allant à la droite, il est certain de la voir se lancer dans une campagne de reconquête de l’opinion à travers les médias qu’elle continue d’influencer. Elle pourra poursuivre une critique de Hollande s’appuyant à la fois sur le Front National, exclu de l’Assemblée nationale, et sur les déçus du PS, qui pleurent la défaite de François Bayrou.

 

Le Front national ne pourra que jouer le rôle d’opposition extra-parlementaire dont l’expression politique institutionnelle sera la droite républicaine. On fera espérer une promotion à certains de ses notables. Face à cette réorganisation de la droite, la mobilisation de la gauche va prendre la forme du visage défait de Mélenchon. Après la disparition complète de l’extrême gauche, la gauche étatiste se meurt.

 

Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault auront beaucoup de mal à trouver plus à gauche qu’eux pour se présenter comme le couple raisonnable qui défend un président normal. Et comment user alors de pression sociale ?

Estimation (en %) des résultats de chaque parti politique

  • PS / Parti radical de gauche / MRC / DVG : 34,4%
  • UMP / NC / Parti radical valoisien / Alliance centriste / DVD : 34,6%
  • Front national : 13,7 %
  • Front de gauche : 6,8 %
  • Modem : 1,7 %
  • Europe Ecologie – Les Verts : 5,7 %
  • Extrême gauche : 1 %
  • Divers extrême droite : 0,2 %
  • Autres (Divers / Divers écologistes / Régionalistes) : 1,9 %

Participation : 57,1 %


Projection (en sièges) des résultats de chaque parti politique

  • Gauche parlementaire : 310 à 356 sièges
    • PS / DVG : 275 à 305 sièges
    • Parti radical de gauche : 10 à 14 sièges
    • Mouvement radical et citoyen : 3 à 5 sièges
    • Europe Ecologie – Les Verts : 10 à 15 sièges
    • Front de gauche : 12 à 17 sièges
  • Modem : 0 à 3 sièges
  • Droite parlementaire : 224 à 261 sièges
    • UMP / DVD : 205 à 235 sièges
    • Nouveau Centre / Alliance centriste : 15 à 19 sièges
    • Parti radical valoisien : 4 à 7 sièges
  • Front national : 0 à 2 sièges

 

Sources : Google, Atlantico , Lemonde


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